Luléa Joachim-Tran 

Mémoire - contenu écrit


L’appropriation culturelle est un sujet central de débat aujourd’hui. En effet, le contexte social actuel, autorisant l’essor du militantisme, communiqué et encouragé par les réseaux sociaux, favorise les questionnements sur les rapports de pouvoir entre les cultures. Le terme d’appropriation culturelle est apparu à la fin du XXe siècle, dans le domaine artistique, pour désigner d’abord le « colonialisme culturel ». Il s’étend aujourd’hui aux codes esthétiques, aux pratiques empruntées par une culture privilégiée à une culture minoritaire. L’appropriation culturelle s’accompagne d’une dimension capitaliste. En effet, certains créateurs commercialisent un produit qui, à l’origine, n’est pas une marchandise, mais plutôt un objet ou une pratique symbolique et identitaire. L’auteur de cette commercialisation génère ainsi du profit sur une création qui ne lui appartient pas. Or, la communauté détentrice de cette création n’a souvent pas l’opportunité de la commercialiser, ou n’en a tout simplement pas l’envie. Le cas du peuple sami, originaire de Finlande, qui s’est fait mépriser durant 20 ans, et qui voit, aujourd’hui, ses codes culturels utilisés à des fins commerciales dans le tourisme, en est l’exemple. Le rapport de domination détient donc une place centrale dans ce système. Le domaine créatif, qui implique le puisement d’inspiration constant, pousse les créateurs à piocher des éléments dans des géographies qui leur sont étrangères, parfois dans des classes sociales qui ne sont pas les leur. Ainsi, l’appropriation culturelle peut facilement apparaître dans un processus créatif, consciemment, ou non. Cependant, il est important d’avoir conscience de ce problème et de l’envisager dans la démarche créative.


Pourquoi y a-t-il une nécessité de rééquilibrer les rapports de pouvoir entre les cultures, et comment y procéder dans le domaine créatif ? 

1_ Ce qui autorise autorise aujourd'hui l'appropriation culturelle, les héritages du colonialisme 

2_ En quoi l'appropriation culturelle est problématiques, les revendications des victimes 

3_ Moyens de création multiculturels, éthiques, moraux, inclusifs 

Mémoire - Présentation


Le format de mon objet imprimé est relativement petit (11x13cm), de manière à ce que le lecteur puisse s'approprier l'objet, puisque le rapport à la culturel est très personnel. En effet, la culture est commune, tous les membres d'une région/ d'un pays se reconnaissent dedans, mais elle est à la fois personnelle, puisqu'elle ne sera pas la même entre deux individus, en fonction des personnes avec qui il a grandit, des évènements qu'il a vécu, de son environnement proche. De fait, la culture est à la fois globale et interne, commune et personnelle. 

Cette ambivalence de la culture est montrée par la couverture. En effet, la première de couverture est une photographie de Mous Lamrabat, nommée X-rated, faisant référence au voile musulman. La quatrième de couverture est la sculpture de Giovanni Strazza, appelée Vierge voilée. Le but étant de montrer qu'on peut retrouver un même élément dans différentes cultures. 

J'ai choisi de ne rien écrire sur la couverture, de manière à laisser une pleine puissance aux images. Dans toute la mise en page, les images sont mises en avant, elles sont soit en pleine page, soit en accumulation de petites vignettes. 

La palette de couleurs est vive et saturée. Elle évoque les vêtements et accessoires des pays sujets à l'appropriation culturelle, qui sont souvent des pays de l'hémisphère sud, où il fait chaud. Les images sont traitées en bichromie, ce qui permet de donner une expression maximale à la couleur, une esthétique moderne, et de créer une unité entre les images. Cela était nécessaire puisque les ressources visuelles sont très diverses, parlent de cultures très éloignées, et sont parfois très denses. 

Les couleurs peuvent sembler festives et légères pour le sujet sérieux qu'est l'appropriation culturelle. En effet, je ne voulais pas faire une mise en page triste, misérabiliste, mais je voulais plutôt rendre un hommage joyeux à toutes ces cultures.